Pour un jeu en écriture chez Enriqueta.
Sur le thème du départ...
Lorsque je ne peux plus me tenir tout entière,
Dans ce coeur que je donne au monde délétère,
Quand tout le désespoir semble habiter mes pas,
J'ai peur qu'il ne me change en ce qui n'est pas moi,
Alors je pars...
Et je prends mon envol aux ailes des poudres blanches,
Respirées, injectées en soudaine avalanche,
Je me laisse emporter par ce vent de mirage,
Qui ne fait qu'aiguiser le même paysage,
Pourtant je pars...
Mon coeur est flamboyant sous les lumières factices,
Il bat d'une mesure qui n'est plus un supplice,
Mes rêves sont vivants, ils sont à ma portée,
Et pendant quelques heures, je sais que j'y croirais,
Alors je pars...
Dans ce monde hologramme projeté sur mes murs,
Où tout semble facile, possible et sans serrure,
J'ai la légèreté d'un bien triste fantôme,
Qui sait que rien ne change au théâtre des hommes,
Pourtant je pars...
Mais quand viendra le jour où ça ne suffit plus,
Quand l'idée du retour aura été perdue,
J'ajouterai des plumes aux ailes d'avalanche,
Et lorsque je verrai au loin la lumière blanche,
Vers elle, je partirai...
Parce qu'on ne peut juger un profond désespoir,
Et qu'aujourd'hui les mains qui se tendent sont rares...